La majorité municipale aime se draper dans des habits d’oie blanche, aux prises avec une vile opposition.
En paroles, la majorité se dit ouverte à toutes les bonnes volontés, d’où qu’elles viennent. « Tout peut être discuté, amendé » va-t-elle jusqu’à écrire. C’est au contraire la vilaine opposition qui « préfère critiquer, plutôt que participer ».
Dans les actes, pas plus tard qu’au dernier Conseil municipal, l’opposition a présenté un candidat pour participer concrètement aux affaires de la commune. Comme toujours en pareille circonstance, la majorité n’en a pas voulu et a préféré voter pour son candidat, bien à elle.
Autrement dit : tout le monde peut participer, mais pas l’opposition et ceux qui ne sont pas d’accord avec les projets de la majorité.
Dans un numéro encore plus acrobatique, la majorité se scandalise qu’on ose pointer l’évidence : l’opacité de ses projets et de son fonctionnement. Pourtant, dans les actes, et, ici aussi, pas plus tard qu’au dernier Conseil municipal, le maire lui-même s’est illustré.
Nous l’avons interrogé sur les multiples plaintes qu’il a annoncé avoir déposées. Nous étions notamment intrigués par le fait que l’une de ces plaintes visait un ancien membre de la majorité municipale. Il y a là un risque évident de judiciarisation de la vie politique, où les conflits politiques ne se règlent plus devant les électeurs, mais devant les tribunaux, qui plus est aux frais du contribuable.
Dans sa réponse, le maire a protesté de sa totale transparence. Pourtant, à peine le Conseil était-il terminé que cet ancien membre de la majorité municipale annonçait sur Facebook, sans être démenti depuis, que la plainte du maire contre lui avait été classée sans suite. Dans une Mairie vraiment transparente, ce serait au Conseil municipal que l’on apprendrait que la justice n’a pas suivi le maire sur l’une des plaintes sur lesquelles il est interrogé. Pas juste après, sur les réseaux sociaux.