Au quotidien, la politique nationale paraît bien éloignée de nos préoccupations locales : les querelles d'ego, les petites phrases assassines, les retournements de vestes et les grands vizirs qui se voient califes à la place du calife nous fatiguent et contribuent à nous détourner de ce spectacle insipide et dérisoire.
Pourtant nous devrions faire un effort : derrière le castelet des marionnettes se prennent les décisions qui affectent justement notre quotidien local.
Ainsi, les hausses de prix soudaines qui nous tombent dessus ne sont pas les résultantes de mécanismes économiques mystérieux mais bien le fruit de la spéculation des plus riches, qui trouvent ainsi le moyen de s'enrichir encore sur le dos de la majorité et des plus pauvres par l'impôt invisible de l'inflation.
Cette inflation est d'autant plus terrible qu'elle est en fait une stagflation, c'est à dire une hausse des prix sans indexation des salaires. Les profits qui en résultent échappent à la redistribution par, au pire l'évasion fiscale, au mieux l'optimisation fiscale, c'est à dire la triche légale pour ne pas contribuer au pot commun. Quand nous apprenions à l'école que sous l'Ancien Régime les privilégiés, nobles et ecclésiastiques, plus grandes fortunes du royaume étaient exemptés d'impôts, cela nous semblait incroyable : c'est pourtant toujours notre situation actuelle. Alors, emparons-nous de nos capacités de résistance collective, nous sommes une vieille nation de tradition rebelle, nous sommes les gaulois râleurs, les Mandrin, les sans-culottes, les communards !
Reprenons, du local au national, notre politique d'une main et notre avenir de l'autre !