Maison des Bonheur
Maison située au coeur du Village. Premier presbytère de la commune.
"Ancienne demeure presbytériale [sous l’ancien régime], elle fut de 1840 à 1855 le premier local de cette petite institution janséniste qui devait porter ses pénates définitives à Saint-Lambert-des-Bois.
A partir de 1855, elle est habitée par des peintres. Le premier fut Robert Fleury, peintre estimé sous la Monarchie de Juillet [Il y invita maints confrères dont l’un de ses hôtes les plus illustres fut Corot]. En 1858, elle est acquise par Brascassat, animalier et paysagiste notoire à l’époque. À partir de 1864, elle appartient à l’un des frères de l’illustre Rosa Bonheur, l’excellent animalier Auguste Bonheur, dont le talent fut quelque peu étouffé par celui de sa sÏur. Là naquirent ses trois enfants, son fils Raymond et ses deux filles. La cadette continue d’y vivre et d’y dorloter de chers fantômes...
Pour aider à la subsistance de sa famille, Auguste Bonheur [le père] donnait des leçons d’aquarelle aux enfants des châtelains d’alentour. Une de ses élèves était Thérèse Ditte, devenue plus tard Mme Henri Janin, dont les parents possédaient à Saint-Rémy-lès-Chevreuse ce ravissant prieuré de Saint-Paul, qu’un marchand de biens a détruit voilà deux ans. Comme tout s’enchaîne ici-bas, c’est aujourd’hui au petit-fils de Mme Janin qu’appartient la maison d’Auguste Bonheur."
Extrait d’un journal de 1950, référence inconnue.
Presbytère sous l’ancien régime, il accueille momentanément les élèves et les enseignants des Petites Ecoles lorsqu’ils sont chassés de Port-Royal par les persécutions.
Devenu bien national pendant le Révolution, la salle du presbytère sert d’école et de maison commune pour tenir les assemblées d’habitants. Le presbytère est ensuite vendu et différents propriétaires s’y succèdent.
Les Bonheur (en photo ci-dessous) sont propriétaires des lieux pendant près d’un siècle. Ils sont originaires de Bordeaux. Ils furent une famille de professeurs et d’artistes. Rappelons que Rosa Bonheur fut, au XIXe siècle, la première femme à porter la culotte, après George Sand, avant Mme Dieulafoy.
Le fils de Auguste Bonheur frère de Rosa Bonheur, Raymond, hérita des goûts artistiques de sa famille paternelle. Il naquit avec des dons de musiciens. Ses amis furent tous des artistes et certains, les plus grands de son temps. Claude Debussy, Ernest Chausson, Eugène Carrière, André Gide, Francis Jammes, Charles Guérin, avec tant d’autres, parmi ses hôtes familiers.
En pénétrant pour la première fois dans le vestibule de la petite et si évocatrice maison, décorée de fresques un peu passées, toujours d’Eugène Carrière, je pensais à tous ceux qui, avant moi, étaient venus là, avaient vécu, parlé, discuté, et dormi dans les pièces environnantes.
A gauche, s’ouvrait la salle à manger, de dimension restreinte. A droite, était le salon, un peu plus vaste que la salle à manger. (...) Une porte fenêtre donnait sur l’allée en terrasse, avec ses beaux arbres, qui longent le potager.La propriété avec des bois et des prairies, se prolonge jusqu’à La Mérantaise, cette petite-soeur et rivale de l’Yvette. (...)
Il [Auguste] m’expliquait de quelle manière Samain avait composé à Magny les tableaux antiques d’"Au flanc du Vase" des transpositions. Il évoquait Gide (...)."
Extrait d’un journal, référence inconnue, dont l’auteur est Maurice-Pierre Boyé.
Corot a beaucoup travaillé à Magny. Dans le Figaro du 4 mai 1957, on signale la vente d’une de ses toiles intitulée "Coin de parc à Magny-les-Hameaux" qui se serait élevée à 1 380 000 anciens francs.