Musée national de Port Royal des Champs

La fondation du célèbre monastère remonte à 1204. Au temps de la 4e croisade, Matthieu I de Montmorency-Marly, partant en terre sainte, avait laissé des sommes importantes pour des œuvres charitables. Son épouse, conseillée par l’évêque de Paris, fit construire un monastère dans son diocèse.

En 1208, douze religieuses prenaient possession des lieux.

En 1214, Port-Royal était érigée en abbaye. Une chapelle, existant avant la construction du monastère, fut remplacée par une église nommée Notre Dame de Porrois, construite en 1230 (Porrois = origine étymologique de Port-Royal).

Le monastère reçut bon nombre de donations des rois de France et des seigneurs des lieux et put, ainsi, se développer de telle sorte qu’en 1625, on comptait 90 religieuses et une partie de la communauté fut transférée à Paris (Port-Royal de Paris). À l’étroit dans ce monastère insalubre, les religieuses s’installèrent à Paris, Faubourg Saint-Jacques, tandis que les Solitaires, hommes du monde qui souhaitent se retirer de l’agitation, occupent le lieu et l’assainissent.

Ainsi, dès 1637, quelques personnages, désirant vivre dans la retraite, se fixent aux Granges et dans le voisinage de l’abbaye ; parmi eux, mentionnons Pascal, Nicole. Ces hommes devinrent les organes d’une opposition systématique qui donna naissance au parti janséniste et faillit amener une séparation entre Rome et l’Eglise de France.

Des écoles, créées en 1641, eurent des élèves distingués tels que Racine et Tillemont. Les Petites Écoles de Port-Royal

En 1709, par ordre du roi (Louis XIV), les religieuses furent évacuées dans d’autres couvents et les bâtiments détruits un an plus tard. Seuls le colombier et un bâtiment annexe de l’abbaye ont subsisté, ainsi qu’une partie du mur d’enceinte. À la place du chœur de l’église abbatiale, un oratoire est construit en 1891. Le site de Port-Royal inspira de nombreuses personnalités des siècles passés : l’abbé Grégoire ("Les ruines de Port-Royal"), Stendhal, Sainte-Beuve, Mauriac...